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Message  Spangle Sam 6 Nov 2010 - 2:19

Ce soir, nos textes devaient commencer par une phrase tirée de Éboueur sur échafaud de Abdel Hafed Benotman, puis intégrer les mots que nous ajouterions à tour de rôle dans la marmite, et finir sur le dernier. Voici le mien :

L'âne posait sa gentille tête sur le crâne du gamin de devant à chaque fois qu'ils venaient tous s'asseoir, pêle-mêle, sur le coteau derrière la cabane, pour écouter Lison. À chaque fois, dès que la vieille avait commencé à parler, on entendait : floc... floc... floc... le bourricot approcher du groupe avec sa discrétion de quadrupède. Les petits ployaient immédiatement sous le faix. Les plus grands accueillaient avec bienveillance ce pesant câlin, mais même eux finissaient par capituler.
Le chasser était inutile : comme une mouche, il choisissait toujours le moment où l'on commençait à se croire tranquille pour faire un nouvel atterrissage sur sa cible. La seule façon de le décourager était de renoncer à suivre l'histoire sur le visage de Lison, et de s'étendre dans l'herbe, mains croisées sous la nuque. Si bien que rapidement, l'assistance prenait des allures de troupeau de satyres en goguette... Vers la fin de l'été, le foin se mêlait si étroitement aux cheveux des enfants qu'il fallait, de longtemps, renoncer à leur faire un shampooing.
Quant à Lison, elle ne se laissait aucunement distraire par l'interrupteur aux longues oreilles ; elle pouvait passer un après-midi à conter une histoire du temps jadis, brodant, la parsemant de longues digressions avec un art consommé, et parvenir à la chute préméditée pile à l'heure où le ciel s'assombrissait et où les mères en tablier se postaient dans l'encadrement de leurs portes d'entrée, silhouettes sombres se détachant sur une lumière chaleureuse. Les gamins alors se hâtaient de rentrer chez eux pour se remplir le ventre de frichti aux pommes de terre.

François m'a dicté son texte, que voici (François, tu peux le remettre dans un post à ton nom, je l'effacerai d'ici après) :

L'âne posait sa gentille tête sur le crâne du gamin de devant.
« Ta tête a beau être gentille, protesta ce dernier, mon crâne ne la supporte que péniblement. » Le quadrupède ignora avec bienveillance la remarque de son compagnon. Il ne se plaignait d'ailleurs que pour le principe.
« Satyre, tu me fais un shampooing de la bave et de la morve qui dégoulinent de ton museau, et je t'entends ruminer à l'intérieur de ma tête. » L'âne avait depuis longtemps renoncé à chercher un interrupteur sonore sur ce prototype d'être humain. Il avait adopté une philosophie qui l'enjoignait à ne rien faire en laissant braire. Braire, braire, se dit-il... Mais c'est moi qui suis censé faire ça !
« Hi-han », brait-il pour rétablir l'ordre juste.
« Chut ! » Le directeur s'était réveillé, comme s'il se sentait plus de légitimité que quiconque pour rétablir quelque ordre que ce soit. « Vous me faites chier », dit-il la voix enfarinée. « Vous avez trouvé à manger ? ». Le gamin fouilla ses poches et répondit : « Trois pommes de terre. »

Et voici celui de Laure :


L'âne posait sa gentille tête sur le crane du gamin de devant.
Le gamin trouvait que ça craignait grave. Il était laid cet âne, décharné, pouilleux, véreux. Même un boucher n'en n'aurait pas voulu pour en faire du saucisson.
La situation était absurde; on était là, avec le quadrupède baveux, qui veillait sur le marmot avec bienveillance au beau milieu d'une représentation du burlesque social, entourés d'une horde de citoyens hostiles. Un genre de kermesse de village, à la gloire des notables locaux : on était en totale immersion dans le rôle d'éléments décoratifs.
On animait une sorte de mini-théâtre, déguisés en satyres. Avant d'arriver sur notre pseudo lieu de travail, nous étions passés à la petite épicerie acheter du shampooing et des bières pour nous saouler avant notre rencontre avec l'âne ; puis on avait filé dans le parc rejoindre notre contact, pour enfin nous retrouver avec le gamin et l'âne devant un stand de la foire à la pomme de terre.
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Message  orang-outan Dim 7 Nov 2010 - 19:32

Et voici mon texte :

L'âne posait sa gentille tête sur le crâne du gamin de devant.

La pression appliquée sur la fragile nuque de l'enfant s'en trouva renforcée, et, avec un claquement sec, son cou céda. Avant même que l'animal susnommé ne s'effondre, le sympathique quadrupède le souleva par les cheveux et le traina jusqu'à la route la plus proche, située à eπ²*2 km de là. Il regardait le corps disloqué avec bienveillance, versant une larme à chaque fois qu'un morceau de sa peau si fine s'en détachait, arraché par le râclement sur le sol granuleux.

Chemin faisant, il fut abordé par Ted, le satyre lippu, dont la moue adorable ne compensait pas la propension à déverser par flots des paroles ineptes ;
"-KIKOO âne!, PK tu traines ce Mob? Hier, j'ai looté du shampoing sur un gamin de derrière, tro PTDR."
L'âne pressa alors sur l'interrupteur rouge annoté "rinçage rapide", et Ted fut noyé instantanément dans la mousse de son shampoing, éructant un dernier "LOL MDR".
Le chemin était encore long, et environné de falaises abruptes et vacillantes desquelles on attendait à tout moment une chute de pierres.
Il prit donc le premier cargo à destination de Bopal, afin d'éviter tout désagrément, et consomma la dépouille écorchée et savonneuse avec un seau de pommes de terre.

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