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Textes sur le thème : le vide

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Textes sur le thème : le vide Empty Textes sur le thème : le vide

Message  Admin Sam 19 Mar 2011 - 19:24

Romain nous a fait découvrir la revue Dissonances, qui propose à ses lecteurs d'écrire sur un thème et publie une sélection des textes reçus dans son numéro suivant. Le thème en cours est le vide. Nous avons écrit sur ce thème et travaillé nos textes ensemble, dans l'optique de les proposer pour son prochain numéro. Romain se chargera de l'envoi des textes.

Attention : les messages des autres fils de discussion sur le vide ont tous été déplacés ici.


Dernière édition par Admin le Jeu 7 Juil 2011 - 18:31, édité 3 fois
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Textes sur le thème : le vide Empty Jé'-la-plume - Le passage

Message  Spangle Dim 17 Avr 2011 - 20:44

Le passage
ou le passage de l'état inerte à l'état volatile animé par le mouvement brownien

Notre quotidien est rempli de choses futiles ou nécessaires à nos yeux. Comme beaucoup, j'avais le regard perdu, les yeux plongés dans le vide. La conscience anesthésiée, on avait peur et on regroupait autour de nous des tas d'objets pour nous rassurer. On a besoin de s'attacher, de remplir le monde de choses à nous, pour qu'on laisse une trace, qu'on se souvienne de nous. On craint le changement, alors on a tout rempli pour ne lui laisser aucune place.

Ainsi fonctionnent les Normaux, dont je faisais moi-même partie. Le changement s'est fait un jour qui ressemblait à tous les autres, […] qu'elle est arrivée, l'aventure. Elle m'est tombé dessus comme le ciel me tomberait sur la tête : c'est très bouleversant. Un jour, une journée bien remplie. Mon agenda vide, je m'empressais de courir au magasin pour aller le remplir. C'était la nuit, la rue était vide... C'était assez effrayant. Je vis soudain une ombre surgir d'un coin un peu éclairé. Elle bougea un peu, s'immobilisa, puis recommença à trembler. [suivi d'une période d'immobilisation] Elle recommença avec insistance, attirance ainsi ma curiosité. C'est alors que je décidai de me diriger vers elle. [Alors elle se déplaça (d'abord lentement puis plus vite)], mais de façon à ce qu'elle reste visible pour moi [qu'elle me reste visible]. Je ne savais pas où l'ombre se dirigeait, [mais j'avais l'impression que je devais la suivre / mais quelque chose (en moi) me poussait à la suivre]. Comme pour éviter que je la perde de vue, elle m'attendait quand j'étais trop loin. [Cela dura un moment nous continuâmes un moment à suivre cette direction jusqu'à ce que], quand dévalant un escalier à sa suite, je trébuchai et ma tête heurta le sol. [Je me suis réveillé plus tard / concordance des temps] et m'aperçus que dans ma chute, j'avais perdu toutes mes affaires. Affolé [déconcerté] par tant de vide autour de moi, je commençais à être sérieusement mal à l'aise. Alors je fermai les yeux et le vide [se fit] dans mon esprit.

Une grande décharge d'énergie traversa mon corps, produisant une sensation étrange de légèreté. Un détachement tel que je ne pensais plus à remplir mon esprit, mon agenda, ma vie. Je n'en ressentais plus le besoin. Le poids avait disparu et je me suis envolé, l'esprit léger [libéré], appréciant avec délices ce [le] changement qui révolutionna ma conscience.

Texte de Jé-la-plume mis en ligne par mes soins dans sa version (provisoire) tapée après l'atelier.
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Textes sur le thème : le vide Empty texte de Laure

Message  Spangle Dim 17 Avr 2011 - 20:59

La vie quotidienne peut parfois combler le vide intersidéral...

Séraphine Bouchon se demandait où pouvait bien aller le plein qui était présent dans l'emballage avant que le plat cuisiné qu'elle achetait à la supérette du coin soit placé sous vide...
C'est étrange. Comment peut-on créer le vide ? En ce qui concerne le « sous-vide », on sous-entend « sous vide d'air ». Bien entendu, tout ça Séraphine le savait, mais elle ne pouvait s'empêcher d'y réfléchir.

X2Z60YC était un lave-vaisselle intelligent.
Il pouvait réguler de lui-même sa propre température grâce à un super laser qui détectait la qualité des plats et assiettes qu'on lui avait fourré dans le ventre.
Perfectionniste, il ne laissait aucune trace, il prêtait une attention toute particulière aux verres à pied parce qu'il les trouvait sympas. X2Z60YC aimait son travail par-dessus tout.
Cependant, régulièrement, il vivait un véritable mélodrame ; « ON » venait le vider.
« On » vidait le lave-vaisselle et X2Z60YC s'en trouvait très malheureux ; ce vide provoquait chez lui un profond désarroi, et il comptait impatiemment les heures avant qu'on le régale. Ainsi la vie de X2Z60YC était rythmée par des va-et-vient incessants de vidage et de remplissage...
Et ça il ne voulait plus l'accepter.

Cunégond Bouchon était un beau mâle de 38 ans, directeur-adjoint du service marketing d'une société quelconque. Marié, un garçon, propriétaire d'une maison bourgeoise équipée dernier cri, il était satisfait d'avoir réussi à atteindre ses objectifs. Sa femme était belle, son gamin travallait bien à l'école et son équipement électroménager à la pointe de la technologie. Riche et en bonne santé, Cunégond Bouchon avait tout pour être heureux sauf que...
Ben Cunégond a un sacré problème qui lui bousille son bonheur : il ne peut pas se séparer de la matière fécale qui réside dans ses intestins. Se vider les tripes, il ne peut pas, parce que quand ça lui arrive, eh bien ça lui laisse un sacré... vide.
Oh bien sûr il n'en parle pas, c'est bien trop gênant d'aborder la thématique scabreuse de la défécation. Pour éviter de se rendre à la selle régulièrement, Cunégond a développé toutes sortes de stratégies : les aliments permettant la constipation, le bouchon dans le rectum, manger peu... mais rien n'y fait : pour rester en vie, il est obligé de se séparer de ses bien-aimés étrons... Mais un jour, il a eu une idée, une idée de génie.

Ramuntxo Bouchon en avait marre de ses parents... Comme tout enfant de son âge, il détestait les contraintes et encore plus les corvées.
Lui ce qu'il aimait c'est la pêche avec les copains, la console vidéo, et taquiner les filles de son école.
Tous les soirs avant le repas, il devait vider le lave-vaisselle et mettre le couvert, sinon... pas d'argent de poche. Ramuntxo n'aimait pas les corvées, mais encore moins avoir les poches vides, alors il s'exécute. Les assiettes, les verres, les couteaux, tout ce petit monde devait être rangé soigneusement par code couleur dans le petit placard de la cuisine.

De retour de la supérette, Séraphine était impatiente de retrouver les siens : elle détestait par-dessus tout trouver la maison vide en rentrant... L'agitation du quotidien était pour elle un moment de plénitude.
Ramuntxo était comme à son habitude vautré sur le canapé designé Stark à jouer à la console, Cunégond devait être dans son bureau.
Elle s'affaira à la cuisine pour ranger les victuailles, trottinant du frigo au placard, du placard au frigo. Elle appela son fils pour vider le lave-vaisselle, ce dernier s'exécuta sauf que...

Ramuntxo avait beau tirer sur la porte, cette satanée abomination de lave-vaisselle refusait de s'ouvrir...
Il appela alors sa mère qui essaya elle aussi mais en vain... Quelle saloperie cet appareil de merde, pensait-il... Mais il était content, car pas de corvée tout en se remplissant les poches. Le monde peut parfois être parfait.

Dans la salle de bain Cunégond s'affairait : il sentait le moment M arriver celui où le vide allait s'engouffrer à travers son délicat orifice anal...
Il déroula un morceau de papier cellophane afin de recevoir son précieux contenu dès qu'il sortirait de son derrière. Puis il l'emballerait avant de le remettre à sa place.
C'est ce moment-là que choisirent Séraphine et Ramuntxo pour chercher du renfort afin d'ouvrir le capricieux lave-vaisselle, Cunégond n'était ni dans la chambre, ni dans le garage ni dans le bureau, Séraphine se hasarda à ouvrir la porte de la salle de bain pour découvrir son mari en train d'enrouler... un étron dans du cellophane les fesses à l'air accroupi à côté de la baignoire.
Ce fut le vide dans sa tête et puis la fin... Infarctus, elle ne s'en est pas tirée.

X2Z60YC jubilait : il avait gagné, enfin il garderait ses compagnons verres et couverts dans le creux de son ventre, il pourrait les laver à sa guise sans que jamais personne ne vienne le vider.

Texte de Laure mis en ligne par mes soins.


Dernière édition par Adrien' le Lun 18 Avr 2011 - 1:55, édité 4 fois
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Textes sur le thème : le vide Empty Re: Textes sur le thème : le vide

Message  Spangle Dim 17 Avr 2011 - 21:14

Il manque quelque chose.
.............. contemple cet endroit familier : son salon, avec l'impression que le lieu est changé ; comme si un éléphant venait de quitter la pièce. L'espace exhale le même genre de satisfaction silencieuse qu'un chat auquel on laisse, en se levant, toute la place sur le canapé.
Pourtant, .............. en donnerait sa main à couper, rien n'a disparu. La lampe, le yucca, la télé... le canapé, justement. Et la table, l'aquarium sur le guéridon, le portemanteau... Non, tout est là, chaque chose est à sa place habituelle.
Se creuser la cervelle en se demandant ce qui cloche dans son salon lui rappelle ce jeu des albums de coloriage : après avoir fixé une image pendant trente secondes, il faut trouver ce qui est différent dans une image presque identique.
..............
n'a pas envie de jouer. Et même, plutôt envie de pleurer. De laisser les larmes tracer de petits chemins chauds et hésitants sur ses joues, tout en contemplant l'espace de son salon, immobile.

Comme d'habitude, l'éditeur de message ne m'a pas laissé mettre mon texte en forme comme je l'entendais. Les points ne sont pas censés apparaître, seulement un espace vide.
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Textes sur le thème : le vide Empty Videntité

Message  Paul Emploi Ven 6 Mai 2011 - 19:45

Se vider la tête. Il faut que j'oublie. Tout. Mon éducation, les méthodes apprises à l'école. Absolument tout. C'est terrible, je n'y arrive pas. Il doit bien y avoir un moyen. Dans une nouvelle japonaise, un couple s'éviscère, vide son ventre d'un coup de sabre. J'aimerais pouvoir vider ma tête comme ils se vident le ventre, avec un scalpel imaginaire. Ils ont enfilé un kimono blanc comme pour préfigurer l'effacement de leur corps.

Se vider la tête. Si on pouvait se vider la tête comme on se vide les couilles, il suffirait de frotter et on éjaculerait ses pensées comme du sperme.

Se vider la tête. Je ne pense à rien. Je pense que je ne pense à rien. Je pense donc, mon cerveau n'est pas vide. En suis-je seulement capable ? Bien-sûr, il suffirait d'une balle bien placée et je ne penserais plus à rien. Mais je voudrais ne penser à rien tout en restant vivant. Pourquoi après tout ne penser à rien ? Pourquoi je devrais penser à rien ? Penser à rien c'est toujours penser à quelque chose, à un quelque chose qui serait rien. Tu n'es rien, un rien du tout, me disait un prof en me regardant droit dans les yeux. Et quand il m'habillait de ce rien, ma nudité disparaissait , vêtu que j'étais de cette identité qu'on m'imposait d'office.

Se vider la tête. Je la regardais et le mouvement imperceptible de ses paupières à l'orée du sommeil devenait ma conscience, la seule conscience que je possédais du monde. Je décollais de moi et j'accédais à autre chose, au rythme lascif de son corps que l'amour auparavant avait su rendre accessible en ouvrant mon moi à la présence charnelle d'un autre corps , d'un autre rythme, d'une autre vie. La lumière glissait entre ses doigts, dans les vides découpés au creux de sa main et je percevais la lumière à travers l'écran veine/peau/muscle de sa peau. Je ne pensais pas à rien. Je ne pensais pas non plus à moi ni à elle, mais au monde tel qu'il se condensait dans cette présence allongée à mes côtés. L'énergie s'incarnait dans son corps pour un instant. Je pensais au Tao, à l'énergie qu'on appelle vide quand elle s'incarne dans rien. Le vide pour nous serait l'énergie vierge, en puissance, non incarnée. Le vide et le plein sont une seule et même chose.

Se vider la tête. Toutes ces pensées qui défilent dans ma tête alors que je voulais juste un instant m'administrer un clystère cérébral.

- Que faites-vous du matin au soir ?

- Je me subis.


écrivait Cioran.

Se vider la tête. Je ne veux pas ne penser à rien, mais ne plus penser à moi, à cette conscience qui m'enferme. Yoga – conscience des bruits qui m'entourent, des respirations voisines, surtout des respirations de la voisine (ici le texte se taxe d'un impôt sur le vide. Il fallait donc une pointe d'humour comme un éperon. Ce qu'on ne trouve jamais dans un texte philosophique ou presque).

Se vider la tête. Il paraît qu'on atteint le Nirvana quand on est capable de penser sans opposer les idées entre elles. Ma tête est vide et pleine à la fois. Parfois je divague. Mon énergie mentale plane avant de se fixer sur une idée précise.

Se vider la tête. Pourquoi ne suis-je toujours pas satisfait ? Qu'est-ce que je veux de plus ? Je répète encore, se vider la tête, se vider la tête, se vider la tête. J'ai compris, je ne veux pas me vider la tête, mais penser à me vider la tête, en permanence, comme une inexorable obsession. Un peu comme les acouphènes d'un personnage de Céline. Une autre version de la pulsion de mort. Se torturer non pas pour mourir, mais pour survivre. Et ne pas penser à ce vide qui m'angoisse tant. On est rien que des molécules qui crèvent comme des caresses à la lisière du vide.

Se vider la tête. Sans y arriver jamais. Mais y penser quand même pour ne penser à rien d'autre. Se vider la tête. Se vider la tête. Se vider la tête.

Paul Emploi

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Message  Spangle Sam 7 Mai 2011 - 14:11

Nous avons bûché trois textes ; ceux de Romain, de Véro, et le mien, avec le résultat suivant, qui me satisfait pleinement :

Avant

Il manque quelque chose.
.............. contemple cet endroit familier : son salon, avec l'impression que le lieu est changé ; comme si un éléphant venait de quitter la pièce. L'espace exhale le même genre de satisfaction silencieuse qu'un chat auquel on laisse, en se levant, toute la place sur le canapé.
Pourtant, .............. en donnerait sa main à couper, rien n'a disparu. La lampe, le yucca, la télé... le canapé, justement. Et la table, l'aquarium sur le guéridon, le portemanteau... Non, tout est là, chaque chose est à sa place habituelle.
Se creuser la cervelle en se demandant ce qui cloche dans son salon lui rappelle ce jeu des albums de coloriage : après avoir fixé une image pendant trente secondes, il faut trouver ce qui est différent dans une image presque identique.
..............
n'a pas envie de jouer. Et même, plutôt envie de pleurer. De laisser les larmes tracer de petits chemins chauds et hésitants sur ses joues, tout en contemplant l'espace de son salon, immobile.

Pendant

Il manque quelque chose.
.............. contemple cet endroit familier, son salon, avec l'impression que le lieu est changé ; comme si un éléphant venait de quitter la pièce. L'espace exhale le même genre de satisfaction silencieuse qu'un chat auquel on laisse, en se levant, toute la place sur le canapé.
Pourtant, .............. en donnerait sa main à couper, rien n'a disparu. La lampe, le yucca, la télé... le canapé, justement. Et la table, l'aquarium sur le guéridon, le portemanteau... Non, tout est là, chaque chose est à sa place habituelle.
Se creuser la cervelle en se demandant ce qui cloche dans son salon lui rappelle ce jeu des albums de coloriage : après avoir fixé une image pendant trente secondes, il faut trouver ce qui est différent dans une image presque identique.
..............
n'a pas envie de jouer. Et même, plutôt envie de pleurer. De laisser les larmes tracer de petits chemins chauds et hésitants sur ses joues, tout en contemplant, immobile, l'espace de son salon, immobile.

Après

Il manque quelque chose.
.............. contemple cet endroit familier : son salon, avec l'impression que le lieu est changé ; comme si un géant venait de quitter la pièce. L'espace exhale le même genre de satisfaction silencieuse qu'un chat auquel on laisse, en se levant, toute la place sur le canapé.
Pourtant, .............. en donnerait sa main à couper, rien n'a disparu. La lampe, le yucca, la télé... le canapé, justement. Et la table, l'aquarium sur le guéridon,
le portemanteau... Non, tout est là, chaque chose est à sa place habituelle.
Se creuser la cervelle en se demandant ce qui cloche dans son salon lui rappelle ce jeu des albums de coloriage, où après avoir fixé une image pendant trente secondes, il faut trouver ce qui est différent dans une image presque identique.
..............
n'a pas envie de jouer. Et même, plutôt envie de pleurer. De laisser les larmes tracer de petits chemins chauds et hésitants sur ses joues, tout en contemplant l'espace de son salon.
Immobile.

Merci les plumes !
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Textes sur le thème : le vide Empty Vies et vides (Lizzz)

Message  Lizzz Mar 10 Mai 2011 - 20:11

Vies et vides






Poussière dans la vie de madame Pompidour. Besoin d’aspirateur.

- Rosemonde, veuillez nettoyer ma chambre.

- Mes sentiments s’en vont, Madame.

- Comment ça ?

- En poussière.

- Sentiments pour qui ?

- Pour vous, Madame.

-Rosemonde, vous aviez des sentiments pour moi ?

- Je les ai mis dans le vide à ordures, avec le cheni de l’aspirateur.

- Rosemonde, cessez vos insolences ! Nettoyez cette chambre !



Rosemonde obéit. Elle se met à faire le ménage par le vide. Elle jette le chat par la fenêtre.

Elle voudrait jeter aussi la tête de madame.

- Où sont vos idées, Madame ?

- A droite.

- A droite, je ne vois rien, Madame. Que du vide. Ah si ! Je vois, je vois… Des trucs qui s’accumulent. Comme de la vaisselle sale sur un évier.

- Enlevez donc cette vaisselle, Rosemonde.
Rosemonde met la vaisselle là où elle a mis le chat.




On frappe à la porte.

- Madame Pompidour, il est à vous, ce chat ? demande le concierge. Y a écrit Pompon sur le collier.

- Mon Pompon ! Mon Pompon ! Rosemonde, faites la toilette de Pompon.

- Madame, Pompon est mort.
- Mort mon Pompon !


- Son âme est dans le grand néant, Madame, dit le concierge.



Rosemonde décide de laisser là madame Pompidour, Pompon et le concierge. Elle vide la pièce de sa propre personne. Elle sort dans le couloir du dixième étage. Vide. Elle prend l’ascenseur. Vide. Elle décide de faire le point sur sa vie : vide.

Dans sa vie, il y a pourtant madame Pompidour. Avec dans sa tête la pile de vaisselle sale. Rosemonde brise la vaisselle. Tête désormais vide. Elle regarde l’intérieur de sa propre tête. Elle s’aperçoit que l’orthographe s’en est échappée. Les tables de multiplication aussi. Bien pire, tous les oiseaux chanteurs s’en sont envolés.

Comment continuer à vivre avec une tête vide d’oiseaux ? Arrivée au rez-de-chaussée, Rosemonde décide de remonter au dixième pour pouvoir se jeter dans le vide. La fenêtre du couloir du dixième est trop haute. Rosemonde aurait besoin d’un escabeau. Les escabeaux sont enfermés dans les placards. Rosemonde aurait besoin qu’on lui fasse la courte échelle. Mais personne alentour.

Elle entend seulement madame Pompidour engueuler le concierge. Elle entend un miaulement. « Je deviens folle », se dit-elle, « ce n’est pas possible : Pompon n’est plus. » Elle envoie en direction de la fenêtre son regard égaré. Voilà ses yeux devenus vides. Elle ne voit que du vide. Le vide de sa vie.

Comment en finir avec une vie vide ? Par quel bout l’attraper ? Pas de prise. Sa vie n’a pas de queue. Pas de tête. Pas de ventre non plus. Rosemonde court après sa vie tout le long du couloir. Celle-ci s’engouffre quelque part. Dans un placard. Ou dans un trou. La voilà disparue.

Rosemonde n’a plus de vie. Madame Pompidour ouvre la porte au concierge. Elle ferme les yeux sur la situation de Rosemonde. Puis se ravise et ferme les yeux de Rosemonde.

Dans le néant Rosemonde rencontre Pompon. Puis elle voit entrer madame Pomidour et le concierge.

- Que va dire mon mari s’il me voit ici avec vous ? s’écrie madame Pompidour en se tordant les mains. (Des mains vides.)



Elle aperçoit Rosemonde.

- Diable, crie madame Pompidour, nettoyez ce néant !

Hélas, pas de diable dans le néant.
- Rosemonde !


Pas de Rosemonde. Ni de madame Pompidour. Ni de concierge. Rien. Pas même de néant. De tout petit néant.

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Message  Lizzz Mar 10 Mai 2011 - 20:15

Vies et vides






Poussière dans la vie de madame Pompidour. Besoin d’aspirateur.

- Rosemonde, veuillez nettoyer ma chambre.

- Mes sentiments s’en vont, Madame.

- Comment ça ?

- En poussière.

- Sentiments pour qui ?

- Pour vous, Madame.

-Rosemonde, vous aviez des sentiments pour moi ?

- Je les ai mis dans le vide à ordures, avec le cheni de l’aspirateur.

- Rosemonde, cessez vos insolences ! Nettoyez cette chambre !



Rosemonde obéit. Elle se met à faire le ménage par le vide. Elle jette le chat par la fenêtre.

Elle voudrait jeter aussi la tête de madame.

- Où sont vos idées, Madame ?

- A droite.

- A droite, je ne vois rien, Madame. Que du vide. Ah si ! Je vois, je vois… Des trucs qui s’accumulent. Comme de la vaisselle sale sur un évier.

- Enlevez donc cette vaisselle, Rosemonde.
Rosemonde met la vaisselle là où elle a mis le chat.




On frappe à la porte.

- Madame Pompidour, il est à vous, ce chat ? demande le concierge. Y a écrit Pompon sur le collier.

- Mon Pompon ! Mon Pompon ! Rosemonde, faites la toilette de Pompon.

- Madame, Pompon est mort.
- Mort mon Pompon !


- Son âme est dans le grand néant, Madame, dit le concierge.



Rosemonde décide de laisser là madame Pompidour, Pompon et le concierge. Elle vide la pièce de sa propre personne. Elle sort dans le couloir du dixième étage. Vide. Elle prend l’ascenseur. Vide. Elle décide de faire le point sur sa vie : vide.

Dans sa vie, il y a pourtant madame Pompidour. Avec dans sa tête la pile de vaisselle sale. Rosemonde brise la vaisselle. Tête désormais vide. Elle regarde l’intérieur de sa propre tête. Elle s’aperçoit que l’orthographe s’en est échappée. Les tables de multiplication aussi. Bien pire, tous les oiseaux chanteurs s’en sont envolés.

Comment continuer à vivre avec une tête vide d’oiseaux ? Arrivée au rez-de-chaussée, Rosemonde décide de remonter au dixième pour pouvoir se jeter dans le vide. La fenêtre du couloir du dixième est trop haute. Rosemonde aurait besoin d’un escabeau. Les escabeaux sont enfermés dans les placards. Rosemonde aurait besoin qu’on lui fasse la courte échelle. Mais personne alentour.

Elle entend seulement madame Pompidour engueuler le concierge. Elle entend un miaulement. « Je deviens folle », se dit-elle, « ce n’est pas possible : Pompon n’est plus. » Elle envoie en direction de la fenêtre son regard égaré. Voilà ses yeux devenus vides. Elle ne voit que du vide. Le vide de sa vie.

Comment en finir avec une vie vide ? Par quel bout l’attraper ? Pas de prise. Sa vie n’a pas de queue. Pas de tête. Pas de ventre non plus. Rosemonde court après sa vie tout le long du couloir. Celle-ci s’engouffre quelque part. Dans un placard. Ou dans un trou. La voilà disparue.

Rosemonde n’a plus de vie. Madame Pompidour ouvre la porte au concierge. Elle ferme les yeux sur la situation de Rosemonde. Puis se ravise et ferme les yeux de Rosemonde.

Dans le néant Rosemonde rencontre Pompon. Puis elle voit entrer madame Pomidour et le concierge.

- Que va dire mon mari s’il me voit ici avec vous ? s’écrie madame Pompidour en se tordant les mains. (Des mains vides.)



Elle aperçoit Rosemonde.

- Diable, crie madame Pompidour, nettoyez ce néant !

Hélas, pas de diable dans le néant.
- Rosemonde !


Pas de Rosemonde. Ni de madame Pompidour. Ni de concierge. Rien. Pas même de néant. De tout petit néant.

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Textes sur le thème : le vide Empty Vies et vides (dernière mouture 19 juin 2011)

Message  Lizzz Lun 20 Juin 2011 - 12:40

Vies et Vides : dernière mouture, texte remanié avec l'aide d'Adrien' et de Romain, en vue du concours de la revue "Dissonances"

Vies et vides




Poussière dans la vie de madame Pompidour. Besoin d’aspirateur.

- Rosemonde, veuillez nettoyer ma chambre.

- Mes sentiments s’en vont, Madame.

- Comment ça ?

- En poussière.

- Vos sentiments pour qui ?

- Pour vous, Madame.

- Rosemonde, vous avez des sentiments pour moi ?

- Je les ai mis dans le vide à ordures, avec le ch’ni de l’aspirateur.

- Rosemonde, cessez vos insolences ! Nettoyez cette chambre !



Rosemonde obéit. Elle se met à faire le ménage par le vide. Elle lance le chat par la fenêtre. Elle voudrait évacuer aussi la tête de madame.

- Où sont vos idées, Madame ?

- A droite.

- A droite, je ne vois rien, Madame. Que du vide. Ah si ! Je vois, je vois… des trucs qui s’accumulent. Comme de la vaisselle sale sur un évier.

- Enlevez donc cette vaisselle, Rosemonde.
Rosemonde envoie la vaisselle rejoindre le chat.




On frappe à la porte.

- Madame Pompidour, il est à vous, ce chat ? demande le concierge. Y a écrit Pompon sur le collier.

- Mon Pompon ! Mon Pompon ! Rosemonde, faites la toilette de Pompon.

- Madame, Pompon est mort.
- Mort mon Pompon !


- Son âme est dans le grand néant, Madame, dit le concierge.



Rosemonde décide de laisser là madame Pompidour, Pompon et le concierge. Elle vide la pièce de sa propre personne. Elle sort dans le couloir du dixième étage : vide. Elle prend l’ascenseur : vide. Elle décide de faire le point sur sa vie : vide.

Dans sa vie, il y a pourtant madame Pompidour. Avec, dans la tête de Madame, la pile de vaisselle sale. Rosemonde y brise la vaisselle. Tête désormais vide. Elle regarde l’intérieur de sa propre tête. Elle s’aperçoit que l’orthographe s’en est échappée. Les tables de multiplication aussi. Bien pire, tous les oiseaux chanteurs s’en sont envolés.

Comment continuer à vivre avec une tête vide d’oiseaux ? Arrivée au rez-de-chaussée, Rosemonde décide de remonter au dixième pour pouvoir se jeter dans le vide. La fenêtre du couloir du dixième est trop haute. Rosemonde aurait besoin d’un escabeau. Les escabeaux sont enfermés dans les placards. Rosemonde aurait besoin qu’on lui fasse la courte échelle. Mais personne alentour.

Elle entend seulement madame Pompidour engueuler le concierge. Elle entend un miaulement. « Je deviens folle », se dit-elle, « ce n’est pas possible : Pompon n’est plus. » Elle envoie en direction de la fenêtre son regard égaré. Voilà ses yeux devenus vides. Elle ne voit que du vide. Le vide de sa vie.

Comment en finir avec une vie vide ? Par quel bout l’attraper ? Pas de prise. Sa vie n’a pas de queue. Pas de tête. Pas de ventre non plus. Rosemonde court après sa vie tout le long du couloir. Celle-ci s’engouffre quelque part. Dans un placard. Ou dans un trou. La voilà disparue.

Rosemonde n’a plus de vie. Madame Pompidour et le concierge sortent sur le palier. Madame Pompidour ferme les yeux sur l’état de Rosemonde. Puis se ravise et ferme les yeux de Rosemonde.

Dans le néant Rosemonde rencontre Pompon. Puis madame Pompidour arrive, en compagnie du concierge.

- Que va dire mon mari s’il me voit ici avec vous ? s’écrie madame Pompidour en se tordant les mains. (Des mains vides.)



Elle aperçoit Rosemonde.

- Mille diables, crie madame Pompidour, nettoyez ce néant !

Hélas, pas de diables dans le néant.
- Rosemonde !


Pas de Rosemonde. Ni de madame Pompidour. Ni de concierge. Rien. Pas même de néant. De tout petit néant.

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Message  Spangle Ven 1 Juil 2011 - 23:59

La vie quotidienne peut parfois combler le vide intersidéral...

Séraphine Bouchon se demandait où pouvait bien aller le plein qui était présent dans l'emballage avant que le plat cuisiné qu'elle achetait à la supérette du coin soit placé sous vide...

C'est étrange. Comment peut-on créer le vide ? En ce qui concerne le « sous-vide », on sous-entend « sous vide d'air ». Bien entendu, tout ça Séraphine le savait, mais elle ne pouvait s'empêcher d'y réfléchir.

*

X2Z60YC était un lave-vaisselle intelligent.

Il pouvait réguler de lui-même sa propre température grâce à un super laser qui détectait la qualité des plats et assiettes qu'on lui avait fourré dans le ventre.

Perfectionniste, il ne laissait aucune trace, il prêtait une attention toute particulière aux verres à pied parce qu'il les trouvait sympas. X2Z60YC aimait son travail par-dessus tout.

Cependant, régulièrement, il vivait un véritable mélodrame ; « ON » venait le vider. « On » vidait le lave-vaisselle et X2Z60YC s'en trouvait très malheureux ; ce vide provoquait chez lui un profond désarroi, et il comptait impatiemment les heures avant qu'on le régale. Ainsi la vie de X2Z60YC était rythmée par des va-et-vient incessants de vidage et de remplissage...

Et ça il ne voulait plus l'accepter.

*

Cunégond Bouchon était un beau mâle de 38 ans, directeur-adjoint du service marketing d'une société quelconque. Marié, un garçon, propriétaire d'une maison bourgeoise équipée dernier cri, il était satisfait d'avoir réussi à atteindre ses objectifs. Sa femme était belle, son gamin travaillait bien à l'école et son équipement électroménager à la pointe de la technologie. Riche et en bonne santé, Cunégond Bouchon avait tout pour être heureux sauf que...

Ben Cunégond a un sacré problème qui lui bousille son bonheur : il ne peut pas se séparer de la matière fécale qui réside dans ses intestins. Se vider les tripes, il ne peut pas, parce que quand ça lui arrive, eh bien ça lui laisse un sacré... vide.

Oh bien sûr il n'en parle pas, c'est bien trop gênant d'aborder la thématique scabreuse de la défécation. Pour éviter de se rendre à la selle régulièrement, Cunégond a développé toutes sortes de stratégies :

les aliments permettant la constipation, le bouchon dans le rectum, manger peu... mais rien n'y fait : pour rester en vie, il est obligé de se séparer de ses bien-aimés étrons... Mais un jour, il a eu une idée, une idée de génie.

*

Ramuntxo Bouchon en avait marre de ses parents... Comme tout enfant de son âge, il détestait les contraintes et encore plus les corvées.

Lui ce qu'il aimait c'est la pêche avec les copains, la console vidéo, et taquiner les filles de son école.

Tous les soirs avant le repas, il devait vider le lave-vaisselle et mettre le couvert, sinon... pas d'argent de poche.

Ramuntxo n'aimait pas les corvées, mais encore moins avoir les poches vides, alors il s'exécute.

Les assiettes, les verres, les couteaux, tout ce petit monde devait être rangé soigneusement par code couleur dans le petit placard de la cuisine.

De retour de la supérette Séraphine était impatiente de retrouver les siens : elle détestait par-dessus tout trouver la maison vide en rentrant... L'agitation du quotidien était pour elle un moment de plénitude.

Ramuntxo était comme à son habitude vautré sur le canapé designé Stark à jouer à la console, Cunégond devait être dans son bureau.

Elle s'affaira à la cuisine pour ranger les victuailles, trottinant du frigo au placard, du placard au frigo.

Elle appela son fils pour vider le lave-vaisselle, ce dernier s'exécuta sauf que...

Ramuntxo avait beau tirer sur la porte cette satanée abomination de lave-vaisselle refusait de s'ouvrir... Il appela alors sa mère qui essaya elle aussi mais en vain... Quelle saloperie cet appareil de merde, pensait-il... Mais il était content, car pas de corvée tout en se remplissant les poches. Le monde peut parfois être parfait.

*

Dans la salle de bain Cunégond s'affairait : il sentait le moment M arriver celui où le vide allait s'engouffrer à travers son délicat orifice anal...

Il déroula un morceau de papier cellophane afin de recevoir son précieux contenu dès qu'il sortirait de son derrière. Puis il l'emballerait avant de le remettre à sa place. C'est ce moment-là que choisirent Séraphine et Ramuntxo pour chercher du renfort afin d'ouvrir le capricieux lave-vaisselle, Cunégond n'était ni dans la chambre, ni dans le garage ni dans le bureau, Séraphine se hasarda à ouvrir la porte de la salle de bain pour découvrir son mari en train d'enrouler... un étron dans du cellophane les fesses à l'air accroupi à côté de la baignoire.

Ce fut le vide dans sa tête et puis la fin... Infarctus, elle ne s'en est pas tirée.

X2Z60YC jubilait : il avait gagné, enfin il garderait ses compagnons verres et couverts dans le creux de son ventre, il pourrait les laver à sa guise sans que jamais personne ne vienne le vider.
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Message  Spangle Sam 2 Juil 2011 - 0:00

Le passage

ou le passage de l'état inerte à l'état volatile animé par le mouvement brownien


Notre quotidien est rempli de choses futiles ou nécessaires à nos yeux. Comme beaucoup, j'avais le regard perdu, les yeux plongés dans le vide. La conscience anesthésiée, on avait peur et on regroupait autour de nous des tas d'objets pour nous rassurer. On a besoin de s'attacher, de remplir le monde de choses à nous, pour qu'on laisse une trace, qu'on se souvienne de nous. On craint le changement, alors on a tout rempli pour ne lui laisser aucune place.

Ainsi fonctionnent les Normaux, dont je faisais moi-même partie. Le changement s'est fait un jour qui ressemblait à tous les autres, […] qu'elle est arrivée, l'aventure. Elle m'est tombé dessus comme le ciel me tomberait sur la tête : c'est très bouleversant. Un jour, une journée bien remplie. Mon agenda vide, je m'empressais de courir au magasin pour aller le remplir. C'était la nuit, la rue était vide... C'était assez effrayant. Je vis soudain une ombre surgir d'un coin un peu éclairé. Elle bougea un peu, s'immobilisa, puis recommença à trembler. [suivi d'une période d'immobilisation] Elle recommença avec insistance, attirance ainsi ma curiosité. C'est alors que je décidai de me diriger vers elle. [Alors elle se déplaça (d'abord lentement puis plus vite)], mais de façon à ce qu'elle reste visible pour moi [qu'elle me reste visible]. Je ne savais pas où l'ombre se dirigeait, [mais j'avais l'impression que je devais la suivre / mais quelque chose (en moi) me poussait à la suivre]. Comme pour éviter que je la perde de vue, elle m'attendait quand j'étais trop loin. [Cela dura un moment nous continuâmes un moment à suivre cette direction jusqu'à ce que], quand dévalant un escalier à sa suite, je trébuchai et ma tête heurta le sol. [Je me suis réveillé plus tard / concordance des temps] et m'aperçus que dans ma chute, j'avais perdu toutes mes affaires. Affolé [déconcerté] par tant de vide autour de moi, je commençais à être sérieusement mal à l'aise. Alors je fermai les yeux et le vide [se fit] dans mon esprit. Une grande décharge d'énergie traversa mon corps, produisant une sensation étrange de légèreté. Un détachement tel que je ne pensais plus à remplir mon esprit, mon agenda, ma vie. Je n'en ressentais plus le besoin. Le poids avait disparu et je me suis envolé, l'esprit léger [libéré], appréciant avec délices ce [le] changement qui révolutionna ma conscience.
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Message  jé'-la-plume Jeu 7 Juil 2011 - 18:08

Le passage
ou le passage de l'état inerte à l'état volatile animé par le mouvement brownien


Notre quotidien est rempli de choses futiles ou nécessaires à nos yeux. Comme beaucoup, j'avais le regard perdu, les yeux plongés dans le vide. La conscience assoupie, on avait peur et on regroupait autour de nous des tas d'objets pour nous rassurer. On a besoin de s'attacher, de remplir le monde de choses à nous, pour qu'on laisse une trace, qu'on se souvienne de nous. On craint le changement, alors on a tout rempli pour ne lui laisser aucune place.C'est ainsi que vivent les Normaux, dont je faisais moi-même partie.
Le changement s'est fait un jour qui ressemblait à tous les autre. Le jour où elle est venue à moi, l'aventure. Elle m'est tombé dessus comme le ciel qui me tombe sur la tête : c'est très bouleversant. Un jour, une journée bien remplie. Mon agenda vide, je m'empressais de courir au magasin pour aller le remplir. C'était la nuit, la rue était vide... C'était assez effrayant. Je vis soudain une ombre surgir d'un coin un peu éclairé. Elle bougea un peu, s'immobilisa, puis recommença à trembler. Elle recommença encore avec insistance, attirant ainsi ma curiosité. C'est alors que je décidai de me diriger vers elle. Elle commença à se déplacer, lentement au début, puis en accélérant, mais sans me distancer. Je ne savais pas où l'ombre se dirigeait, mais quelque chose me poussait à la suivre. Comme pour éviter que je la perde de vue, elle m'attendait quand j'étais trop loin. Dévalant un escalier à sa suite, je trébuchai et ma tête heurta le sol. Une fois réveillé, je m'aperçus que dans ma chute, j'avais perdu toutes mes affaires. Affolé par tant de vide autour de moi, je commençais à être sérieusement mal à l'aise. Alors je fermai les yeux et le vide apparut dans mon esprit.
Soudain, une grande décharge d'énergie traversa mon corps, produisant une sensation étrange de légèreté. Un détachement tel que je ne pensais plus à remplir mon esprit, mon agenda, ma vie. Je n'en ressentais plus le besoin. Le poids avait disparu et je me suis envolé, l'esprit léger, appréciant avec délices ce changement qui révolutionna ma conscience.

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