L'heure

Spangle Ven 20 Fév 2009 - 20:27

Se savonner les doigts en mâchant les précieuses olives
se garder d'effrayer vitres visites vitesses voltiges vérandas ravisseurs
oiseaux vus par la fenêtre
Montrez-vous sales piafs !
Dans la cuisine tapissée d'horloges à coucous il est
Dixheuresdix ! (terre)
mais je sais renier leurs ongles tapis sanglants allez.
Je sais, je sais.
Plus tard les pilules blanches tinteront sans bruit dans la fontaine aux souhaits.
Les fils tremblants de l'aube infranchissable savent leur affaire.
Affairés à foirer ils furètent.
Cloc cloc il est l'heure déjà encore toujours. Cloc cloc mon cœur annonce Dixheuresdix.
La trappe se soulève, un souffle froid s'en échappe s'évanouit et pâle s'évanouit
murmure il faut descendre la pendule la cour qui noue les quatre coins de mes lèvres
dame l'après-midi kleptile s'étire en gouttes de cire, en verres à liqueur
mais l'évaporation !
Rompre le charme sonner le goûter du tigre invisible
derrière le feuillage grondant feulant bondissant dévorant rotant recommençant.
Quel tigre ?

cobeae Dim 22 Fév 2009 - 22:35

J'aime beaucoup.
Je ne ferai pas d'analyse de texte, pour moi ce type d'écrit y perdrait en efficacité; bonne analyse ou non, cela coupe l'effet ensuite, pour ceux qui lisent ou pour l'écrivant. J'ai apprécié la lecture, qui se fait rapide, et particulièrement la première phrase, qui détermine une atmosphère.
C'est une manière d'écrire que je ne te connaissais pas encore, sous cette forme (je veux dire visuelle).

Spangle Dim 22 Fév 2009 - 23:23

C'est un essai d'écriture automatique, manqué puisque je n'ai pu m'empêcher de reprendre le texte. Finalement je le trouve ni fait ni à faire, et pourtant il me séduit par certains côtés.
J'aimerais savoir quelle impression de vitesse ou de lenteur il donne.

Feurnard Dim 22 Fév 2009 - 23:48

De mon avis personnel, il est généralement lent, deux cas seulement accélérant. L'un, le "dixheuresdix", l'autre "mais l'évaporation" qui chez moi s'affiche comme un vers isolé (alors que l'absence de majuscule dit le contraire).
Je n'ai pas autrement d'avis.

cobeae Lun 23 Fév 2009 - 15:30

C'est parce que j'y avais reconnu un texte en écriture automatique que pour moi l'analyse n'y a pas véritablement de prise ni de sens.
Ce qui est nouveau c'est ta mise en page de l'écrit, qu'utilisent certains poètes.
Je ne peux le lire que rapidement, même si certaines images amènent quelque chose de plus lent, contrecarrées d'ailleurs par d'autres plus rapides.
Ma foi, il est fait, finalement, cet écrit, et posté; j'ai pris du plaisir à le lire plusieurs fois à voix haute.

Thib Dim 1 Mar 2009 - 16:03

Oui lent et moins lent, c'est comme le flux et le reflux ou comme quand on se brosse les dents.

En tout cas je l'aime beaucoup ce texte, il a quelque chose de végétal malgré tout, peut être la vitalité, et c'est bon d'avoir de la vigne poussant dans sa gorge.

axe Mar 3 Mar 2009 - 11:11

Moi je dirais rapide. Ton texte m'a plu, même si il n'est pas forcément très clair à mon esprit !! Par contre ce dont je suis certaine, c'est que pour moi le rythme est rapide, il te tient en haleine. C'est le temps qui défile et nous qui courons après (enfin c'est ce que j'ai ressenti en le lisant !) Rapide, s'accélérant pour s'éteindre dans la dernière phrase.

Pierrot le fou Sam 28 Mar 2009 - 18:05

Ahah j'adore ! non, j'aime.

et ce passage-là

Adrien' a écrit:mais je sais renier leurs ongles tapis sanglants allez;

Il sent beau comme du Cantat
(Nous n'avons fait que fuir)

Il y a ce jeu sonore, merveilleux

Le "truc", peut-être, le retour des termes et des images, qui enlève un peu de son "automatisme" au fleuve que nécessite cette écriture-là.

Mais il est superbe.

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